Philippe Bourmaud (dir.)
De la mesure à la norme : les indicateurs du développement
Collection a contrario campus
Coédition avec l’Institut français du Proche-Orient (Ifpo)
2011
ISBN 978-616-90781-3-5
112 pages
152 x 228 mm
19.00 CHF / 16.00 €
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Les indicateurs sont devenus un instrument omniprésent dans la conception des politiques de développement. À la fois outils informatifs et fondement des normes, ces indicateurs n’en sont pas moins critiqués comme autant d’artifices destinés à masquer l’ingérence des institutions internationales au service des agendas internationaux. Abordant le développement sur des terrains d’Afrique sub-saharienne et du monde arabe, les contributions qui composent cet ouvrage s’attachent à analyser où précisément, dans le travail sur les indicateurs, interviennent des considérations normatives transnationales.
Philippe Bourmaud est maître de conférences en histoire contemporaine à l’université Jean Moulin Lyon 3, et membre du Laboratoire de recherche historique Rhône-Alpes (UMR 5190). Il a passé plusieurs années au Proche-Orient, principalement dans les Territoires palestiniens occupés, avant de terminer, en 2007, une thèse sur la professionnalisation médicale à la fin de l’Empire ottoman. Il travaille aujourd’hui sur les processus normatifs internationaux dans les territoires sous mandat de la Société des Nations (SDN).
Lu dans la presse
De la mesure à la norme
par Emmanuel Riondé
En quelques décennies, les politiques de développement sont devenues structurantes de la relation Nord-Sud. Cet ouvrage interroge l’origine, l’usage et surtout le rôle des indicateurs convoqués dans leur mise en œuvre : ils servent à mesurer et à informer, mais aussi à produire de la norme dans un secteur qui brasse des sommes impressionnantes. A travers des cas précis dans la santé, l’agriculture et la lutte contre la pauvreté, en Afrique et au Proche-Orient, cinq universitaires analysent cette dualité. La contribution sur la quantification des niveaux de vie « avant le temps de la pauvreté » au Mali met en lumière la façon dont un système travaille à sa propre survie : les chiffres sont aussi là pour « refonder, après l’échec des politiques d’ajustement structurel, la légitimité des institutions internationales et gouvernementales qui en ont été les instigatrices ».
Article paru dans le Monde diplomatique, octobre 2012.